Friday, August 15, 2008

Un p'tit update, ça ferait du bien (version française)







Bon, ça fait un p’tit bout depuis mon dernier post. Le dernier mois a passé tellement vite ! La fin de mon stage tire vers sa fin. Il y a deux semaines, j’ai fais mes adieux à Zorgho. J’étais triste de laisser les mangeurs de crapauds (les zorgholais), mais en même temps, j’avais hâte de rentrer à Ouaga (la capitale). Ouaga, c’est vraiment quelque chose. Au début, j’en avais la chienne mais maintenant je connais pas mal bien la ville. Je fais même du vélo pour me rendre au travail (sur Charles de Gaulles, une des artères extrêmement passantes, y’a des voitures, camions, bus, des ânes qui tirent des charrettes, des motos et cyclistes partout, c’est vraiment malade) et je prends le bus de ville pour me rendre au centre ville, donc j’commence à m’habituer au style de vie urbain. C’est cool, j’ai même pu aller au cinéma suivre un film burkinabé. C’était vraiment quelque chose, je n’aurais jamais pensé faire ça cet été.

Au début du moi de juillet, y’avait la retraite ISF à Dori. C’était super cool de voir la gang de canadiens. On a pu échanger et comparer nos expériences, c’était vraiment bien. Mais en même temps, on voyait que c’était vraiment crunch time... on avait beaucoup à accomplir dans peu de temps. Pendant la retraite, on nous a organisé une journée touriste. J’pense qu’on était tous dû pour une journée relaxe ! On a loué des dromadaires pour une soirée. On a tous eu la chance de ‘rider’ un dromadaire, c’est fou, et c’est haut !! C’était cool, mais après une heure, les fesses pis le dos commencent à se fatiguer. Notre destination en dromadaire était les dunes du Sahel. On a but le thé traditionnel et on a dormi à la belle étoile dans le sable (sans tentes). Intense !!

A la mi-juillet, j’ai fait un ‘village stay’ d’une semaine dans deux villages. Dans les deux villages, j’ai pu cultiver quelques heures avec la famille. Les gens/cultivateurs (tout le monde cultive) travaillent FORT ! Tout est fait à la main, pas de machines ou tracteurs, rien. C’est vraiment pas facile. Pis, je me levais à 5h30 AM !! (Et j’étais la dernière à me réveiller). Je suis allé chercher l’eau au forage (pompe à motrice humaine) avec les femmes. Pomper 8 bidons de 30L, ça prend d’la force. ! En bout de ligne, j’ai vraiment essayé de suivre les activités des femmes. Les femmes africaines, c’est mes héros ! Elles n’ont vraiment pas la vie facile ! Mais, il faut que j’admette que la façon dont les gens se débrouillent est impressionnante !

Maintenant, je suis à Ouaga pour finir mes rapports et faire un « wrap-up » de mes activités. C’est maintenant que je vois le progrès que j’ai fait… pour tous les moments vraiment difficiles, c’est maintenant que je vois comment ça vaut la peine. Mon environnement à la maison était toujours en turbulence ! A Zorgho, on est passé de 2 à 8-10 le mois de juillet. Ca en fait du monde ! Puis maintenant à Ouaga, j’habite avec les parents de ma tanti, donc on est encore plus nombreux ! La famille de tanti se compose de 9 enfants, donc si on considère les époux/épouses et leurs enfants, c’est pas mal ! Ils habitent pas tous avec nous, mais ils viennent tous passer du temps à la maison. En Afrique, la famille est ce qui est de plus grande importance ! C’est vraiment cool de voir ça. Ils font tout ensemble. Tout le monde dors ensemble (on est 4 à dormir dans la chambre où je dors !!). Tout est partagé également, même si c’est un morceau de galette. C’est cool de voir ça. Et Yaaba (grand-maman, mère de tanti) prépare le dollo (bière de mil local), donc 3 fois par semaine, tout le monde du quartier est chez nous pour boire du dollo. Et ça commence tôt, dès 6h30 am le samedi matin ! Faire la grasse matinée, c’est avoir de la chance ici !

Pour répondre aux questions de plusieurs personnes, voici une petite section Q and A :

Q : Est-ce que j’étais malade souvent ?

A : J’ai été malade peut-être 3 fois à cause que j’ai bue l’eau ou j’ai mangé quelque chose que mon estomac n’a pas voulu prendre. Un p’tit cipro (antibiotique) a faite la job à chaque fois. J’ai été chanceuse pour ça. Le street food ne m’a jamais rendu malade. Maintenant j’arrive à boire l’eau (zorgho et ouaga), mais ça m’a pris du temps. Il fallait que j’achète l’eau en sachet pour un long boute. Jusqu’à date, pas de palu (malaria), donc (touch wood), j’espère que ça reste de même pour les prochains 10 jours. Je prends larium pour ceux qui se le demande (et j’ai pas de rêves bizarres ou d’effets secondaires intenses).

Q : La nourriture que je vais manquer le plus ?

A : J’vais manquer les mangues pis le jus de bissap (jus de thé SUCRE) le plus. La bouffe a été qqch de vraiment difficile personnellement. Disons que j’ai mangé trop de sauce avec des feuilles, pis que je remange pas de riz pour un bon bout de temps. Le sucre me manque tellement… et la variété. C’est probablement ce qui a été le plus difficile à s’adapter.

Q : Ce que je vais manquer le plus ?

A : Je vais manquer ma famille le plus, même si ce n’était pas toujours facile vivre en famille. J’pense que j’ai pu vraiment m’intégrer et apprendre à vivre comme eux, et je suis super contente qu’ils on pu m’en apprendre autant.

Je vais manquer la salutation tellement ! Les gens se donnent un handshake tellement cool en claquant des dois à la fin. J’espère de pouvoir commencer ça au Canada. Pis ils le font même avec les enfants, c’est trop cool. J'me senstais "part of the club".

Q : Ce que je vais manquer le mois ?

A : Les cafards (cockroach) dans les latrines et la douche la nuit !!!! J’en avais tellement la chienne, que j’me retenais la nuit ! Mais à Ouaga, y’en a presque pas… thank god.

Q : Ce qui a été le plus difficile à s’adapter :

A : La perception des gens du fait que je suis une blanche/occidentale. C’est mon défi de chaque jour, mais je commence à mieux comprendre.

Les enfants dans les rues, c’est pas mal tough à voir. Je vois la vraie définition d’injustice.

Voir et vivre le rôle des femmes. C’est assez dur à prendre en étant femme.

A : Quel animal africain le plus « safari » que j’ai vu ?

Q : Malheureusement, j’ai pas vu de tigre ou lion, ou j’ai pas mangé de cerveau de singe comme y’en a qui pense. Cependant, j’ai vu beaucoup de chauve-souris et j’en ai même mangé ! J’ai gouté de la soupe de tête de mouton. Les deux, c’étaient gross à mort, lol.. mais au moins j’peux dire que j’y’ai gouter. J’ai vu des crocodiles sacré et pleins de petits lézards. J’ai monté à bord d’un dromadaire et j’me suis fait tiré par un âne. Des choses que je pourrai jamais faire au Canada.

Q : C’est comment, la température ?

A : Il fait crissement chaud, pis c’est même pas la saison sec !! A Ouaga c’est pire que Zorgho, l’air circule pas et j’ai n’ai plus de ventilo (fanne). Mais, ca va allé, il pleut au moins 2 fois par semaine. Il commence à faire noire vers 19h le soir.

Q : Est-ce qu’on peut aller se baigner ?

A : Les enfants se baignent dans les cours d’eau, mais le docteur Wise (Dr d’ISF) nous a interdit de le faire. Les gens de la ville peuvent aller se baigner dans les piscines des hôtels. J’ai eu la chance de me baigner une fois au mois de juin ! C’était vraiment cool !

Q : Est-ce qu’on peut acheter les mêmes produits/nourriture qu’ici ?

A : Dans les grandes villes, on peut retrouver de tout. Les bouteilles de savon, les cannes de conserve, les chips, biscuits, céréales, shampoo, etc sont tous importés, mais c’est cher. C’est pas tout le monde qui peuvent se le permettre. Les grandes villes ont un supermarché style occidental avec des rangs de produits, des caisses, comme chez nous. Dans les villes et villages, on achète les pâtes, sucres, café, huile dans les boutiques (style magasin générale ou petit kiosque) et les condiments (légumes, fruits, épices) frais dans les marchés.

Pour terminer, on me demande souvent si j’ai hâte de retourner au Canada. Ma réponse, oui, j’ai très hâte de retourner. Mais, ce n’est pas à cause que je n’ai pas profité de mon expérience ! C’était une expérience incroyable ! Je n’ai jamais appris autant dans ma vie. Mes capacités intellectuelles et émotionnelles n’ont jamais été aussi testées ! J’admets que j’étais pas mal plus «home sick» que je l’aurais cru. Vivre dans un environnement très familial avec beaucoup d’enfants m’a fait manqué MA famille. Aussi à Zorgho, je vivais comme une vraie femme de 22 ans, donc j’ai compris très clairement comment le rôle de la femme est perçu en Afrique. Cette expérience m’a fait réfléchir à tous mes libertés, mon éducation et ma vie en générale. Ca me fait un peu peur de revenir au Canada parce que je me sens que les gens ne vont pas croire ce que j’ai vécue et comment j’ai changé. Ma vue de l’Afrique a changé 180 degrés. Souvent, je rêvais d’avoir une caméra attachée à moi pour que vous puissiez voir tout ce que je voyais. Donc dans le fond, j’ai très hâte de retourner au Canada, mais j’ai quand même un peu peur. J’ai hâte parce que je réalise comment j’aime ma vie !

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